Je ne voterai pas RN, même dans un deuxième tour contre le NFP.
Bon, entre nous, un tel deuxième tour ne risque pas d’arriver à Paris, où se trouve mon bureau de vote. Mais on ne sait jamais. Et puis, mon plaidoyer ici est aussi destiné à ceux qui hésitent ou ont déjà décidé de voter RN.
Depuis mes plus jeunes années d’électeur, il m’est inconcevable de donner une voix au RN, même dans un deuxième tour catastrophique. Ce parti d’extrême droite a été fondé par des nostalgiques de la collaboration. Malgré l’entreprise récente mais diablement habile de dédiabolisation, le RN demeure un parti illibéral et nationaliste (pas seulement « patriote » comme ils aiment à se qualifier) qui s’oppose au « mondialisme » (mot lourd de sens).
Il demeure, quoi qu’en dise Serge Klarsfeld, le réceptacle des idées racistes et antisémites en France. L’ensemble des institutions représentatives des Juifs de France l’affirment. Sans parler de l’islamophobie et de l’homophobie. Le RN est clairement d’extrême droite, malgré leurs dénégations qui ne trompent personne, en tout cas pas moi, ni le Conseil d’État qui l’a lui-même confirmé il y a quelques jours.
Même sur les questions économiques, voter pour le RN m’est impensable : avec le RN au pouvoir, la France serait mise au ban de l’UE. Comment voulez-vous que 66 millions d’habitants puissent s’en sortir seuls sans la protection que représente l’UE, face aux mastodontes que sont la Chine et les USA dans un monde économique et politique sans pitié ? Voyez mon regard vers le Royaume-Uni qui n’a que quelques millions d’habitants de plus.
Un Frexit « doux » par détricotage des traités européens, voire carrément dur et assumé, c’est ce qu’on récolterait si les électeurs devaient porter le RN au pouvoir. Et à cause d’eux également, la France basculerait vers un État illibéral à la hongroise. Sans parler du risque de guerre que provoquerait la désunion en Europe devant un Poutine déjà en Ukraine (en passant, adieu l’aide à l’Ukraine avec le RN).
Pour ces raisons, mon hostilité à l’égard du RN est ancienne, et plus que jamais d’actualité. Je le rejette fortement.
Comme dit ma fille : « avec mon droit de vote, j’ai du pouvoir » ; alors je l’exerce activement, sans jamais voter blanc. De façon réfléchie et tout à fait consciente, je lui préfère absolument et sans la moindre hésitation les partis de gauche comme ceux du NFP (qui ne sont pas d’extrême gauche). Je ne suis pas d’accord avec bon nombre de leurs idées, mais au moins, elles ne sont pas illibérales, nationalistes, racistes, antisémites, islamophobes, homophobes.